20200227_Le Point

Ils se sucraient sur l'héritière

Se croisent ici des Gitans portés sur la baston, des hommes de main serbes ou turcs, selon les descriptions, des escrocs du milieu juif parisien. On trouve aussi quelques restaurants chics de la capitale – Le Dôme, le Fouquet’s, Le Flandrin – et surtout, surtout, du bagout et une montagne d’argent. Jamais, de mémoire d’avocat, on n’avait vu à ce point tout ce que la pègre parisienne compte de voyous s’agglutiner autour du même butin ! En l’occurrence, une fortune : celle d’Émilie D., une des héritières de Vermandoise, le groupe sucrier français vendu en 2011 au géant mondial Daddy près de 1 milliard d’euros. Tout est lié au compagnon d’Émilie D., Laurent Levy, un richissime promoteur immobilier, bel homme et charmeur, bien qu’un peu flambeur. Depuis des années, il dépense son argent en voitures et en montres de luxe, parties de tennis le dimanche, affaires immobilières en semaine, et, le soir venu, bonne chère et grandes bouteilles. Sauf que Laurent Levy, « brillant » mais « naïf », selon son avocat, Me Massoni, n’est pas du genre discret, et de gros poissons ne tardent pas à le repérer : « Tout le milieu juif savait que Laurent était une poire et qu’il y avait de l’argent derrière, par l’intermédiaire de sa copine », racontera bientôt à la police Emmanuel Hening, un des hommes de son entourage, condamné à quinze ans de prison en 2006 pour fraude à la TVA…