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Pascal Garbarini - 55 ans - le Décorseté

Militant nationaliste vingt ans durant, il fut longtemps corseté dans ce rôle tandis que ses clients tombaient sous les balles autour de lui. Le « Beyer » (son patronyme officiel) élevé sans père, qui se faisait insulter à l’école corse, définitivement rebaptisé Garbarini (le nom de son grand-père insulaire), s’est paradoxalement libéré de l’ombre pesante de l’île magnifique en devenant parisien. Les acteurs, dont Alain Delon, se pressent à son cabinet pour leurs petites affaires et peut-être aussi pour son aura canaille. Car les truands corses du « gang du petit bar » lui apportent beaucoup de dossiers et le célèbre clan Hornec l’a engagé, si bien que le bon gars que les « natios » méprisaient dans les années 1990 est devenu un personnage qui compte, entre le milieu et le grand monde, avec des relations partout (le président de la collectivité corse Gilles Simeoni a défendu Yvan Colonna avec lui). On vient le chercher (comme un des policiers accusés de viol au « 36 ») et il ne se fait pas prier, car entouré de tous ces gens, il a encore la fraîcheur et le sourire d’un débutant. Il a raconté tout cela dans son livre, Ma Robe pour armure.
Fait d’armes : il a obtenu le renvoi à l’instruction pour enquête insuffisante d’un dossier où des membres du « petit bar » sont suspectés de l’assassinat de l’avocat Antoine Sollacaro en 2012.
Signe particulier : il jouera dans La Fille au bracelet, de Stéphane Demoustier (sortie en 2020), le personnage d’un… président de cour d’assises.
Il a dit (dans son livre) : « La Corse parle au cœur, aux tripes. Pas à la raison. »